A quote, a poem (2): Prévert, «Barbara»

While Jorge Luis Borges’ imagining paradise as a kind of library («Yo, que me figuraba el Paraíso / Bajo la especie de una biblioteca») was the reason for the Spanish post in the series ‘A quote, a poem’ (Italian will is to follow), the memorable line «Quelle connerie la guerre» («What bullshit the war») is my motive for choosing Jacques Prévert’s Barbara to represent French poetry.

Want to know more about Paroles, the 1945 volume (photo below is of the 1998 edition, from the UvA-Library) to which the poem belongs? Or – should the publication year not be enough of an explanation – about Prévert’s reasons for choosing the destruction of Brest (where the poem takes place) as symbol of war’s ‘connerie’?

The Encyclopédie Larousse provides a nice open access online introduction to Jacques Prévert’s life and work. An alternative – albeit accessible only for UvA-staff and -students – is Malcolm McGoldrick’s entry on the French poet in the Dictionary of literary biography. Prévert himself talking about Brest and Barbara can be seen in a 1964 interview available at the website of the INA (Institut National de l’Audiovisuel). Made into a song by chansonnier and Prévert’s friend Joseph Kosma, Barbara became a major musical success as well, with actor Yves Montand among the many performers.

prevert uva

«Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là
Et tu marchais souriante
Épanouie ravie ruisselante
Sous la pluie
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest
Et je t’ai croisée rue de Siam
Tu souriais
Et moi je souriais de même
Rappelle-toi Barbara
Toi que je ne connaissais pas
Toi qui ne me connaissais pas
Rappelle-toi
Rappelle-toi quand même ce jour-là
N’oublie pas
Un homme sous un porche s’abritait
Et il a crié ton nom
Barbara
Et tu as couru vers lui sous la pluie
Ruisselante ravie épanouie
Et tu t’es jetée dans ses bras
Rappelle-toi cela Barbara
Et ne m’en veux pas si je te tutoie
Je dis tu à tous ceux que j’aime
Même si je ne les ai vus qu’une seule fois
Je dis tu à tous ceux qui s’aiment
Même si je ne les connais pas
Rappelle-toi Barbara
N’oublie pas
Cette pluie sage et heureuse
Sur ton visage heureux
Sur cette ville heureuse
Cette pluie sur la mer
Sur l’arsenal
Sur le bateau d’Ouessant
Oh Barbara
Quelle connerie la guerre
Qu’es-tu devenue maintenant
Sous cette pluie de fer
De feu d’acier de sang
Et celui qui te serrait dans ses bras
Amoureusement
Est-il mort disparu ou bien encore vivant
Oh Barbara
Il pleut sans cesse sur Brest
Comme il pleuvait avant
Mais ce n’est plus pareil et tout est abimé
C’est une pluie de deuil terrible et désolée
Ce n’est même plus l’orage
De fer d’acier de sang
Tout simplement des nuages
Qui crèvent comme des chiens
Des chiens qui disparaissent
Au fil de l’eau sur Brest
Et vont pourrir au loin
Au loin très loin de Brest
Dont il ne reste rien».

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blog voor de Collectie Romaanse Talen van de Universiteitsbibliotheek van de UvA (universiteit van Amsterdam)
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